Des photos de mariage, c’est des photos… non ?

Photo de Mariée à l'église, fine art

JOURNAL INSPIRATION : Le style Fine Art en photo de mariage, mythe ou réalité ? Découvrez pourquoi ce terme est galvaudé et comment choisir un photographe dont le regard correspond vraiment à votre univers.

Comment choisir son photographe de mariage ?

Quand on se demande comment choisir son photographe de mariage, la réponse qui nous vient spontanément tient généralement en un mot : le style.


On choisit d’abord et avant tout un photographe pour son style.

Mais ce mot est souvent un peu galvaudé : il se résume parfois à quelques termes affichés sur un site – “Fine Art”, “éditorial”, “documentaire”…

Car oui, il existe des chapelles, ou plutôt des obédiences dont beaucoup de photographes de mariage se réclament.
L’un revendique être un photographe Fine Art, l’autre annonce fièrement une approche éditoriale, tandis qu’un troisième se définit comme documentaire.

Et c’est là que les choses se compliquent.
Si vous êtes sensibles à la beauté des images, vous serez naturellement tentés par un Fine Art Photographer (prononcé à l’anglaise, avec une majuscule à l’initiale).


“Fine Art”, ça claque, non ?


L’expression évoque la douceur, le raffinement, la perfection.

À côté, “éditorial” fait rêver aussi : on imagine déjà des couvertures de magazines de mode.
Mais “documentaire”, avouons-le, sonne un peu plus brut, plus cheap. L’imaginaire bascule vers le photographe reporter de guerre avec son gilet à poches ou le jeune photojournaliste qui fait un reportage sur les banlieues.

Bien sûr, je force un peu le trait.
Mais derrière ces étiquettes se cachent des approches profondément différentes, qui influencent directement le rendu de vos photos — et donc le souvenir que vous garderez de votre mariage.

Dans cet article je vous aide à y voir plus clair, et surtout à comprendre les différences entre ces styles de manière pratique ainsi que leurs implications.

L’approche Fine Art : la grande illusion

“Je veux des photos Fine Art.”
“J’adore le style Fine Art.”
“Vous faites du Fine Art, vous ?”

Cette phrase, je l’entends souvent.
Et à chaque fois, je souris. Parce que, soyons honnêtes : le style Fine Art n’existe pas.

Le “Fine Art”, c’est une intention, pas un style

Le terme Fine Art se traduit littéralement par “Beaux-Arts”.
Historiquement, il désigne une démarche artistique, pas une esthétique précise.
Un Fine Art Photographer, au sens premier, est quelqu’un qui considère ses images comme une œuvre d’expression personnelle, et non comme une simple commande technique.

En d’autres termes : le Fine Art, c’est une manière de penser la photo, pas une manière de la faire.

Un peu d’histoire

Pour comprendre ce qu’on appelle vraiment “Fine Art”, il faut revenir au XIXᵉ siècle.
À ses débuts, la photographie est perçue comme une invention scientifique : un moyen de reproduire le réel avec exactitude.

Mais très vite, certains photographes cherchent à dépasser cette simple fonction technique.
Dès les années 1860, John Jabez Edwin Mayall, photographe anglais, revendique le statut d’artiste. Il estime que la photographie doit être reconnue comme un acte de création, au même titre que la peinture.

Quelques décennies plus tard, les pictorialistes – Alfred Stieglitz, Edward Steichen, Robert Demachy… – militent à leur tour pour faire de la photographie un art à part entière.
Leur credo ? La photo n’est pas qu’un enregistrement du réel, c’est un moyen d’expression.

C’est sur ce terreau que naît, dans les années 1940, la notion de Fine Art Photography :
une photographie conçue comme une œuvre d’auteur, porteuse d’émotion et d’intention. Mais attention : à aucun moment cette démarche ne s’est traduite par un style unique.
Le Fine Art n’a jamais désigné un rendu précis, encore moins une palette pastel ou que sais-je encore.

Le Fine Art a-t-il encore un sens aujourd’hui ?

Avec le temps, le mot a été largement récupéré — surtout dans l’univers du mariage.
Il est devenu synonyme de lumière naturelle, teintes douces et compositions élégantes.
Mais soyons honnêtes : quel photographe se vanterait de ne pas soigner sa composition ou de livrer des images jetables ?

Aujourd’hui, le terme Fine Art est souvent utilisé comme une étiquette flatteuse.
Il ajoute un vernis “haut de gamme” à une approche déjà esthétique.
Mais il n’existe aucun style Fine Art à proprement parler : chacun y met un peu ce qu’il veut, selon sa sensibilité, sa retouche ou sa culture visuelle. Et c’est là toute l’ambiguïté :
ce que vous imaginez derrière le mot “Fine Art” n’est pas toujours ce que le photographe entend en l’utilisant.

À l’origine, le Fine Art n’avait rien à voir avec les tons pastel

Les premiers photographes Fine Art ne parlaient ni de lumière naturelle ni de tons clairs.
Leur combat était philosophique, pas esthétique.
Ils défendaient une idée :

la photo peut transmettre une émotion, une vision, une interprétation du monde.

Ce n’était pas une question de cadrage ou de colorimétrie, mais une philosophie photographique :

  • réfléchir à ce qu’on veut dire avec ses images,
  • construire une narration cohérente,
  • penser chaque photo comme une œuvre complète, pas comme une simple “belle image”.

L’appellation Fine Art Photographer appartient bel et bien à une époque révolue : aucun des grands maîtres de la photographie contemporaine ne l’utilise. Si le terme a survécu, essentiellement dans le marketing du mariage, cela n’en fait pas nécessairement un gage de qualité.

Alors, quelle question poser à votre photographe ?

La bonne question n’est pas :

“Faites-vous du Fine Art ?”


Mais plutôt :


“Quelle est votre manière de raconter une histoire à travers vos images ?” C’est cette réponse qui vous permettra de comprendre le regard de votre photographe, et de savoir si son univers matche avec le vôtre.

Vers un choix plus éclairé de votre photographe de mariage

La recherche du beau, du sens et de l’émotion existe depuis les débuts de la photographie.
Mais cela n’en fait pas pour autant un style photographique.

Alors, si vous croisez le chemin d’un photographe “Fine Art”, ne vous laissez pas impressionner par le mot.
Il peut être un excellent photographe — mais cette appellation en dit souvent plus sur l’égo de la personne que sur le style du photographe.

Les photographes dits éditoriaux ou documentaires, eux, revendiquent de véritables approches :
l’un construit la mise en scène, l’autre capte la spontanéité.
Et c’est précisément ce que nous verrons dans la suite de cet article, à l’occasion d’un prochain billet :

Éditorial, documentaire, artistique : comment les approches photo changent le souvenir de votre mariage.

À suivre…

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